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Argent et épargne : que se passe-t-il dans notre inconscient ?

Santander Consumer Bank
19/06/2024
6 Minutes de lecture

 

L'épargne semble relever d’une décision économique et rationnelle, mais il y a en réalité bien plus en jeu qu'il n'y paraît à première vue. Notre manière de gérer l'argent est inconsciemment influencée par divers facteurs psychologiques. Dans cet article, nous mettons certains de ces facteurs en lumière.

Sans que nous en soyons conscients, notre relation avec l'argent est fortement influencée par divers principes psychologiques et comportementaux, qui déterminent notre relation à l'argent et influencent notre comportement d'épargne. Raison de plus pour prendre conscience de certaines influences qui contribuent à façonner nos choix financiers.

Notre ‘ADN’ financier

L'environnement dans lequel nous grandissons exerce une grande influence sur notre perception de l'argent, déterminée en premier lieu par nos parents. Qu'il s'agisse de dépenser, d'épargner ou d'investir, ils nous servent de modèle, consciemment ou non. L'époque à laquelle nous avons grandi a également un impact. Les générations ayant grandi en période de forte inflation s'en inquiètent plus tard davantage que celles ayant grandi avec des prix stables. Si le marché boursier était en bonne santé lorsque vous étiez jeune adulte, vous aurez plus tard tendance à investir davantage en actions que ceux ayant grandi pendant une période de mauvaises performances boursières.

Comptabilité mentale

Avez-vous déjà entendu parler de la ‘comptabilité mentale’ (mental accounting) ? Vous la pratiquez probablement sans le savoir. Cela consiste à attribuer une étiquette mentale à l'argent en fonction de la manière dont nous l'avons obtenu et de l'usage que nous voulons en faire. En fonction de cette étiquette, nous dépensons l'argent différemment. Par exemple, notre salaire reçoit mentalement une affectation avant même que nous ne le dépensions. Nous le divisons en ‘enveloppes mentales’ - une pour le loyer, une pour les courses, une pour les vacances, etc. - et vivons en conséquence. Les gains financiers inattendus, pour lesquels nous n'avons rien eu à faire, comme un remboursement d'impôts ou un gain au Lotto, seront dépensés beaucoup plus rapidement que notre argent durement gagné. En d'autres termes, un euro n'est pas l'autre.

Récompense immédiate

L’être humain a une volonté limitée pour résister aux tentations et aux récompenses à court terme. Instinctivement, nous sommes plus enclins à dépenser de l'argent qu'à en épargner. Contrairement à l'épargne, acheter de belles choses nous procure un bonheur immédiat. Lorsque nous achetons quelque chose, notre cerveau libère de la dopamine, créant ainsi une sensation de plaisir. Le besoin de ‘gratification instantanée’ influence donc notre comportement d'épargne. Épargner représente une barrière psychologique, car nous devons faire un sacrifice dans le présent pour en bénéficier dans le futur.

Processus décisionnel irrationnel

Lorsque nous dépensons de l'argent, notre cerveau nous joue souvent des tours. Par exemple, 199 euros sont perçus comme plus attractifs que 200 euros, car notre cerveau se focalise sur le premier chiffre pour interpréter le reste du prix. Si on retire le symbole de l'euro, nous sommes complètement perdus : nous associons alors moins les chiffres à de l'argent, et donc, à une dépense. Vous vous demandez pourquoi les menus affichent souvent les prix sans le symbole de l'euro ? C'est précisément pour cette raison.

Le contexte joue également un rôle. 100 euros pour une bouteille de vin dans un restaurant étoilé ? ‘Allez, soyons fous !’ 100 euros pour une bouteille de vin dans la brasserie du coin ? ‘C'est de la folie !’ Ou encore : 300 euros supplémentaires semblent dérisoires lorsque nous achetons une voiture de 30 000 euros. Mais lorsque nous achetons un vélo à 1000 euros, 300 euros supplémentaires paraissent soudain beaucoup plus importants. Pourtant, d'un point de vue rationnel, la valeur est exactement la même.

Barrière mentale

La ‘distance’ par rapport à l'argent joue également un rôle. Bien que ce soit tout aussi facile en pratique, nous sommes plus enclins à retirer 100 euros de notre compte à vue que de notre compte d'épargne. L'argent disponible sur un compte d'épargne a été mis de côté de manière délibérée ; nous avons créé une sorte de barrière mentale. Cet argent bénéficie d’un statut particulier, et nous préférons ne pas y toucher. Plus cette barrière mentale est importante, plus il est difficile de dépenser cet argent. Rappelez-vous la ‘comptabilité mentale’ dont nous avons parlé plus haut : nous dépensons plus facilement l'argent pour lequel nous n'avons fait que peu ou pas d'effort.

Force de l'inertie

Enfin, un autre facteur est que les êtres humains sont des créatures d'habitudes. Nous ne changeons pas notre comportement du jour au lendemain, y compris nos habitudes financières. Les économistes comportementaux comparent cela à la loi de l'inertie : une fois mis en mouvement, un objet continue sur sa lancée jusqu'à ce qu'une autre force intervienne. Il en va de même pour notre comportement d'épargne. Si vous déposez chaque mois un montant fixe sur votre compte d'épargne, il est peu probable que vous arrêtiez soudainement de le faire sans raison particulière.

Une chose est claire : la psychologie joue un rôle bien plus important qu’on ne le pense dans notre comportement de dépense et d'épargne. Mais en y réfléchissant (plus) consciemment, vous pouvez influencer positivement votre comportement et vos résultats en matière d'épargne. Et nous sommes là pour vous y aider, notamment avec ces 3 astuces psychologiques pour épargner plus efficacement..