Que faire après le Bon d’État ? Quelques alternatives pour continuer à faire fructifier votre capital.
Le 4 septembre 2024, l’argent investi dans le bon d’État – émis pour un an en 2023 – sera disponible. Ce bon d’État a remporté un vif succès l’année passée. Quelque 630 000 Belges doivent à présent décider que faire de ce capital. Notre Baromètre de l’épargne révèle que 66 % des consommateurs optent pour le compte d’épargne classique lorsqu’ils reçoivent une importante somme d’argent. Mais il existe d’autres options à envisager, comme un compte à terme ou un bon de caisse. Voici un bref aperçu des possibilités.
Si vous avez souscrit au bon d’État belge de un an en 2023, attendez-vous à retrouver votre capital sur votre compte le 4 septembre prochain, accompagné des intérêts. Il s’agit dans certains cas de montants élevés. Il est important donc d’investir intelligemment ce nouveau capital disponiblepour continuer à le faire travailler. Différentes options s’offrent à vous. Nous vous aidons à découvrir la formule qui vous convient le mieux.
Compte d’épargne, compte à terme ou bon de caisse : quelle option choisir ?
Si vous souhaitez faire fructifier votre argent de manière prévisible, vous pouvez opter pour un compte à terme en plus du compte d’épargne classique. Ces deux comptes ont chacun leurs caractéristiques et leurs rendements spécifiques. Nous énumérons pour vous quelques éléments susceptibles de jouer un rôle dans votre choix :
- Le compte d'épargne
Sur un compte d’épargne, vous accédez à votre argent à tout moment : vous le retirez quand vous le souhaitez. Le rendement d’un compte d’épargne réglementé se compose de deux éléments : le taux de base, que vous recevez quotidiennement pour le montant déposé sur votre compte, et la prime de fidélité, que vous recevez si vos économies restent sur votre compte pendant 12 mois consécutif. Bien que le taux d’intérêt puisse fluctuer, son évolution à court terme est généralement assez stable. Vous bénéficiez en outre d’un avantage fiscal : les premiers 1 020 euros d’intérêts sont exonérés d’impôts. Au-delà, vous payez un précompte mobilier de 15 %.
- Compte à terme
sur un compte à terme, votre épargne est bloquée pour une durée pre-déterminée : vous ne pouvez donc pas retirer votre argent durant cette période, sauf dans des cas exceptionnels et moyennant généralement des frais. Le taux d’intérêt est fixé à l’ouverture du compte et reste inchangé pendant toute la durée. Une différence importante par rapport à un compte d’épargne réside dans le fait que l’intégralité des intérêts d’un compte à terme est soumise à un précompte mobilier de 30 %.
- Bon de caisse
Le bon de caisse constitue une autre possibilité. Dans ce cas, vous accordez un prêt à la banque pour une période déterminée, en bénéficiant d’un taux fixe. À la fin de la période, vous récupérez votre dépôt initial et les intérêts cumulés. Le bon de caisse ressemble à bien des égards au compte à terme, mais plutôt qu’un compte, il s’agit d’un titre financier. Outre le précompte mobilier de 30 %, il convient de tenir également compte des frais liés à la détention d’un compte-titres.
Un nouveau bon d’État ?
Le 16 septembre, les autorités lanceront un nouveau bon d’État belge d’une durée d’un an. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire à partir du 5 septembre. Mais est-il intéressant de réinvestir l’argent libéré par le précédent bon d’État dans le nouveau bon d’État ? Quelques éléments doivent être pris en compte.
Le nouveau bon d’État d’un an sera cette fois émis sans réduction de moitié du précompte mobilier, comme c’était le cas pour le bon d’État de 2023. Nous ne connaîtrons le rendement brut que le 3 septembre, mais une chose est sûre : vous devrez payer un précompte mobilier de 30 %. Il convient dès lors de se demander si le nouveau bon d’État reste intéressant par rapport aux produits d’épargne des banques. Tout dépend de ce qui compte pour vous en tant qu’épargnant.
Un compte d’épargne classique présente un avantage de taille : vous pouvez retirer votre argent à tout moment et sans frais. De plus, les taux actuels de certains comptes d’épargne peuvent être plus élevés que le rendement net escompté du nouveau bon d’État à un an. Mais la flexibilité du taux d’épargne est aussi son principal inconvénient. Ces deux dernières années ont été marquées par une très forte inflation associée à une forte hausse des taux d’épargne. Si, selon les prévisions, la Banque centrale européenne (BCE) réduit à nouveau ses taux d’intérêt dans les mois à venir, les épargnants perdront leurs taux plus élevés.
Le compte à terme, d’une durée d’un à deux ans, constitue une autre alternative. Ce type de compte offre l’avantage d’un taux d’intérêt garanti, fixé pour toute la période, quelles que soient les fluctuations des taux des comptes d’épargne. De plus, vous ne payez aucun frais à l’ouverture ou pour la gestion d’un compte à terme. Vous devez toutefois garder à l’esprit certaines limites : les retraits anticipés sont généralement impossibles sans frais. Vous payez également un précompte mobilier de 30 % sur les intérêts.
Quand choisir quelle formule ?
Pour faire le bon choix, posez-vous les bonnes questions. Quelle somme d’argent sera bientôt libérée et de quel montant avez-vous vraiment besoin ? Combien pouvez-vous continuer à investir sans problème ? Vos choix seront différents si vous avez des projets, comme des rénovations ou la naissance d’un bébé, ou si vous pouvez vous passer de cet argent pendant quelques années. Réfléchissez bien avant de prendre une décision :
- Vous avez besoin de l’argent dans l’année
Si vous êtes certain d’avoir besoin de l’argent dans l’année, un compte d’épargne avec un taux de base élevé est le choix le plus judicieux. Vous toucherez directement des intérêts sur votre solde, sans avoir à attendre qu’une période plus longue soit écoulée. - Vous pouvez peut-être vous passer de cet argent pendant un an
Si vous pensez pouvoir vous passer de l’argent pendant plus d’un an, sans en être tout à fait sûr, choisissez de préférence un compte d’épargne assorti d’une prime de fidélité élevée. Si vous ne touchez pas à vos économies pendant un an, vous recevrez la prime. Vous devez retirer le montant plus tôt ? Pas de problème, mais vous ne bénéficierez pas de la prime pour cette période. - Vous pouvez ne pas toucher à cet argent pendant au moins un an
Si vous êtes sûr de ne pas avoir besoin de cet argent avant au moins un an, un compte à terme ou un bon de caisse est peut-être plus approprié. Votre argent est immobilisé pour, par exemple, un ou deux ans à un taux d’intérêt garanti. C’est particulièrement avantageux si une baisse des taux d’épargne se dessine, car vous bloquez le taux d’intérêt actuel pour toute la durée. De plus, vous bénéficiez souvent d’un rendement plus élevé qu’avec un compte d’épargne.
En définitive, que faire après le 4 septembre ?
Si vous souhaitez une flexibilité totale et un accès à votre argent à tout moment, un compte d’épargne est le meilleur choix. Toutefois, si vous avez la possibilité de bloquer votre argent pour une période plus longue, un compte à terme ou un bon de caisse peut se révéler une alternative plus intéressante. En effet, vous vous protégez contre d’éventuelles baisses des taux d’intérêt et vous bénéficiez souvent d’un rendement plus élevé. Gardez toutefois à l’esprit que votre argent ne sera pas disponible pendant toute la durée de cette formule. Bien entendu, vous pouvez aussi fractionner votre capital et envisager une combinaison des différentes options.
Le Baromètre de l’épargne de Santander Consumer Bank révèle d’ailleurs que les Belges restent très attachés à l’accessibilité financière et à la flexibilité du compte d’épargne. Lorsque les Belges reçoivent une importante somme d’argent, 66 % d’entre eux la déposent simplement sur leur compte d’épargne. Dans certains cas, c’est un bon choix, mais il faut pas perdre de vue les autres alternatives envisageables.